Burn out, comment l’identifier et prendre les mesures pour l’éviter ? (QVT)

L'équipe Swile

Mis à jour le: 20 janvier 2025

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TEMPS DE LECTURE : 9min

Quand on s’intéresse à l’ engagement collaborateur , un des premiers réflexes de tout bon responsable des ressources humaines est de trouver des moyens pour prévenir le burn out.Les études en témoignent “selon l’institut de veille sanitaire 500 000 personnes en france sont en détresse psychologique au travail ou soumis à un stress au travail intense. Parmi cet ensemble, 7% sont identifiés en burn out* soit 30 000 personnes. Le burn out concerne tous types de personnes, tous les domaines d’activités, tous les âges. Bref, personne n’est à l’abri.

Qu’est ce que le burn out ?

Le burn out est un concept intimement lié au monde professionnel.

« To burn out » est un terme qui nous vient de la langue de Shakespear, il signifie se consumer ou encore brûler de l’intérieur, une suractivité qui amène jusqu'à l'épuisement.

Les organismes étatiques français comme le Ministère du Travail et de l’Emploi qualifient le burn out (ou burnout) comme un état d’épuisement physique, émotionnel et mental qui provient d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes d’un point de vue émotionnel.

Le burn out apparaît alors quand le travailleur ressent un écart trop important entre ses attentes, la représentation qu’il se fait de son métier et la réalité de son travail.

En français, on parle d’ailleurs d’épuisement professionnel. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé(aka l’OMS), cela se traduirait par« un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail.»

Alors, avant d’aller plus loin, revenons sur l’émergence de ce terme et sa reconnaissance.

La première apparition de ce mot date des années 1970. À l’époque, le terme burn out était principalement employé pour les professionnels de santé et de soin. Et la remise en perspective fait drôlement échos aux actualités des dernières années. Notamment à celui que l’on ne nomme plus mais qui commence par un C et se termine par un D, à la pression sur le personnel hospitalier.

Depuis, la définition s’est élargie pour inclure peu à peu tout le monde professionnel. Et pour cause, selon l’OMS, un adulte sur 4 pourrait être amené à vivre un burn out au cours de sa vie. Un chiffre qui fait froid dans le dos. Heureusement, les choses bougent. Depuis 2015, le burn out a été inclus dans la Classification Internationale des Maladies. Autrement dit ? C’est désormais considéré comme une véritable maladie professionnelle. Plus concrètement, cela veut également dire que des mesures sont applicables et que des traitements peuvent être mis en place.

Bon à savoir : La Classification Internationale des Maladies (CIM) est un genre d’annuaire qui permet de répertorier toutes les maladies ainsi que leurs causes et symptômes. C’est un peu comme le tableau périodique des éléments de Mendeleïev, version maladie.

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Quels sont les signes d’un burn out ?

Ici, il est important de préciser que le burn out est une maladie chronique.

Autrement dit ? Elle se développe lentement et peut durer longtemps. En d’autres mots, elle apparaît rarement suite à un choc ou un événement clé mais plutôt à une accumulation de petits événements. Peu à peu, la personne se sent de moins en moins bien dans son travail. Ce qui rend le burn out difficile à diagnostiquer, c’est qu’il se manifeste différemment selon les personnes. Symptômes, intensité, rythme de progression… Il est souvent confondu avec d’autres maladies.

En revanche, il y a quelques signes qui ressortent presque toujours 👇

Une sensation d’épuisement

La personne va ressentir de la fatigue, d’abord passagère puis constante.

Elle aura par ailleurs du mal à récupérer, reprendre des forces, malgré le repos. Les conséquences ? Une fatigue mentale et émotionnelle. Et c’est malheureusement un cercle vicieux. Moins de patience, plus de susceptibilité, la sensation d’être dépassé(e)... Le mauvais réflexe serait alors de mettre les bouchées doubles pour compenser et tenter de reprendre le dessus.

Un manque d'enthousiasme au travail

La fatigue, le stress et la frustration peuvent entraîner une baisse de motivation, consciente ou inconsciente. Cet aspect peut également se retranscrire par une vision plus pessimiste, plus froide et distante du travail. En général, c’est ce qui fait que l’envie de se lever le matin pour aller au bureau n’est plus là. Le risque est également de s’éloigner des collègues, de perdre le contact humain, de prendre ses distances, de s'isoler.

Bon à savoir : Le manque d’enthousiasme peut également être accentué par un sentiment de manque de reconnaissance (évolution de poste, salaire, primes, visibilité, etc…). Ces points peuvent être creusés par le manager ou le pôle Ressources Humaines afin de prévenir le risque.

Une performance réduite au travail

Fatigue + manque de motivation = performance en berne.

Pas de scoop ici, les deux points évoqués au-dessus entraînent bien souvent une moins bonne efficacité sur son poste. Les raisons ? Manque de concentration, oublis, retards. Souvent, la personne se sent dépassée. Cela génère alors un stress qui bien souvent aggrave la situation.

Ici, on est à l’opposé de ce que l’on pourrait qualifier de stress positif.

Un sentiment croissant d’inquiétude et d’anxiété

Dans de nombreux cas, un des signes d’un burn out est l’apparition d’un sentiment d’anxiété. Ce dernier est entièrement associé au travail. Autrement dit ? Une fois rentré à la maison, dans la sphère privée, cette anxiété a tendance à disparaître. Un peu comme si la personne laissait les valises et le stress devant la porte d’entrée. C’est aussi un point qui rend la maladie plus difficile à diagnostiquer. Les proches et l’entourage ne se rendent pas toujours compte de la détresse de la personne.

Des troubles du sommeil

Lors de l’apparition d’un burn out, la majorité des personnes concernées disent ressentir des troubles du sommeil. Elles dorment moins bien, moins longtemps. Le sommeil n’est plus suffisamment réparateur. Certaines sont également sujettes à des insomnies, des réveils nocturnes ou précoces. Ici, le psychique impacte directement l’état physique.

Des symptômes et maux physiques

À un stade plus avancé, lorsqu’il a déjà commencé à s’installer, le burn out peut également se manifester sous la forme de maux physiques : maux de tête et migraines, douleurs au dos, problèmes de peau comme de l’eczéma, douleurs au ventre, douleurs à la nuque, nausées et vertige, etc. Selon les personnes, ces maux seront plus ou moins intenses et plus ou moins réguliers.

Une irritabilité et des troubles de l’humeur

Enfin, un autre symptôme que l’on retrouve souvent avec le burn out, c’est le trouble du comportement. La personne peut agir de façon inhabituelle, faire des choses ou réagir d’une façon qu’elle n’aurait jamais fait auparavant. Elle peut ainsi devenir plus irritable, hypersensible, ou à l’inverse ne plus manifester aucune émotion. Elle peut également être plus colérique ou agressive.

Ce point peut avoir une autre conséquence négative : le repli sur soi. Dans certains cas, ces troubles du comportement peuvent conduire la personne à s’éloigner des gens qui l’entourent, à prendre ses distances. Cet isolement est à éviter autant que possible.

Quelles sont les causes d’un burn out ?

Nous avons parlé des symptômes qui peuvent permettre d’identifier le burn out, regardons maintenant les causes. Oui, l’idée est de mieux comprendre l’origine potentielle du problème et de pouvoir ainsi prendre les mesures préventives nécessaires.

Plusieurs causes possibles 👇

  • Surcharge de travail(par exemple lors d’une nouvelle prise de poste, d’un changement d’organisation au sein de l’entreprise, du départ d’un collègue, etc…)
  • Tensions entre collègues(évolution différente, management, etc…)
  • Objectifs inadaptés(trop ambitieux, peu clairs, sans reconnaissance associée, etc…)
  • Insécurité de l’emploi(risque de licenciement, période d’essai, restructuration ou rachat de l’entreprise, déménagement, ajustement du mode de travail, etc…)

Bon à savoir : Le terme burn out est à ne pas confondre avec celui de bore out. Ce dernier, également largement relayé dans les médias, fait référence à la traduction anglaise du terme, qui signifie l’ennui. Dans ce cas, l’enjeu est tout autre. La personne ne trouve plus d’intérêt dans son travail. Ce dernier n’est à ce jour par reconnu comme une maladie par l’OMS.

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Quelle est la différence entre burn out et dépression ?

Il y a deux différences fondamentales 👇

  • Le burn out est un épuisement exclusivement professionnel. La dépression peut en revanche concerner aussi bien le monde professionnel que personnel.
  • Le burn out est toujours lié à un stress chronique. C’est quelque chose qui s’installe lentement et sur la durée. Ce n’est pas le cas de la dépression. Selon de nombreuses études, elle ne concernerait un stress chronique que dans un cas sur deux.

Quelles sont les complications d’un burn out ?

Ce n’est pas une surprise, le bien-être au travail impacte le reste de la vie.

Si ça ne va pas dans le cadre professionnel, cela peut impacter également la vie personnelle. Dans le cas d’un burn out, la personne peut se sentir fatiguée, douter, être plus sensible [...] et cela peut conduire à différentes formes de dépression.

Pour d’autres, cela peut avoir d’autres répercussions. Anxiété, troubles de l’alimentation, obésité, addiction, pensées suicidaires, apparition de maladies cardiovasculaires, apparition d’un diabète de type 2, etc… Bref, plein de choses que personne n’a envie de vivre.

Bon à savoir : Au Japon, il existe un terme qui a retenu notre attention. On parle de karashi. Plus concrètement, cela désigne un phénomène par lequel certains travailleurs iraient jusqu’à s’épuiser au travail. Cela pourrait même aller jusqu’à une mort subite par épuisement nerveux au travail, qui se manifeste sous la forme d’une crise cardiaque. Pas de panique, cela reste extrêmement rare et associé à des cas bien précis.

Burnout comment s’en sortir ?

Salarié, que faire si vous sentez un début de burn out ?

Place à l’action. Quelques astuces pour détecter le plus tôt possible les signes qui pourraient mener à un burn out et les mesures à mettre en place pour l’éviter. Et avant d’aller plus loin, un petit rappel. Cela concerne aussi bien un auto diagnostique que l’attention vis à vis de son entourage afin de prendre soin des personnes autour de nous.

Règle d’or : se reposer

Reposez-vous. Faites une pause. Prenez du temps pour vous. Partez vous ressourcer.

Cela peut être pour une soirée, un weekend, une semaine ou une pause plus longue. Si besoin, consultez un médecin. Selon les échanges que vous aurez, il pourra alors vous prescrire un arrêt de travail le temps de récupérer et vous sentir mieux. Plus tôt vous prenez les choses en main, mieux ce sera. L’idée est ici de s’éloigner un peu du travail pour retrouver des forces ou trouver de construire un autre cadre qui convienne mieux à la personne. Cela peut d’ailleurs passer par un changement de contrat(passer à mi-temps, passer à 80%, tester le télétravail).

Il est aussi possible d’intégrer quelques exercices de relaxation et de méditation dans sa routine. Pas nécessaire d’y passer une heure par jour. Prenez simplement quelques minutes quand vous en ressentez le besoin. En arrivant au bureau, entre deux réunions, après manger. Libre à chacun de trouver le format qui lui convient le mieux.

Le bon réflexe : se poser les bonnes questions

La détection d’un burn out vient également d’un questionnement.

Prenez du temps pour vous. Mettez les choses en perspective. Vous ressentez une fatigue plus importante que d’habitude ? Pourquoi ? Est-ce qu’il y a eu un changement particulier dans votre vie ? Un stress plus important ? Est-ce lié à une échéance particulière ou à un élément sur lequel vous n’arrivez pas à mettre le doigt ? Un manque d’enthousiasme ? Savez-vous identifier l’origine ? Depuis quand avez- vous ce ressenti ?

Ici, il s’agit de prendre du recul, tout simplement. Dans beaucoup de cas, le stress est normal. C’est quelque chose qui est souvent vécu au quotidien, sans pour autant impliquer de troubles et conséquences physiques.

La démarche : suivre un traitement adapté

Lorsque le burn out est déjà présent et installé, un traitement peut être nécessaire.

  • Un arrêt de travail peut être prescrit par le médecin traitant. Cet arrêt se comptera généralement en semaine, voire en mois selon les cas. Le burn out est une maladie chronique qui ne se résout malheureusement pas en un jour. Elle implique de prendre le temps de se reposer, de retrouver un sentiment de bien-être.
  • Un traitement non médicamenteux est souvent recommandé . Plus concrètement ? Selon les personnes et les sensibilités, cela peut prendre des formes variées. Thérapies cognitivo-comportementales, relaxation, méditation de pleine conscience, reprise d’une activité sportive, balade en pleine nature, etc…
  • Une prise en charge avec un psychiatre . Il s’agit ici d’être accompagné par un personnel de santé afin d’aider la démarche et de guider la personne vers sa guérison. Le psychiatre est alors en contact direct avec le médecin du travail(avec l’accord du patient).Cela permet ainsi d’analyser la situation en ayant conscience des conditions de travail de la personne.

Bon à savoir : Une fois que la personne se sent mieux, le retour au travail doit être progressif. Une reprise du jour au lendemain peut entraîner un retour en arrière plus ou moins grave. Pour un arrêt de plus de 3 mois, une visite de préreprise est d’ailleurs obligatoire avec la médecine du travail.

Comment savoir si on fait un burn out ?

Le diagnostic n’est pas toujours évident à établir. Inquiétude croissante, fatigue, stress, mauvais sommeil, irritabilité, maux de tête… Selon les personnes, le burn out peut se manifester de manières bien différentes. En cas de doute, parlez-en dès que possible à votre médecin.

Burn out : le rôle et les obligations de l’entreprise ?

On l’évoquait plus haut, le burn out ou épuisement professionnel a été reconnu comme maladie professionnelle en 2015(par la loi Rebsamen). Concrètement, qu’est ce que cela signifie ? L’entreprise et l'employeur a obligation de garantir la sécurité et la santé de ses collaborateurs.

Prendre soin de ses collaborateurs en continu

Cela se passe à différents niveaux :

  • En amont : Créer des conditions adaptées pour favoriser le bien-être des équipes au sein de l’entreprise. Il s’agit également d’ouvrir la discussion, de sensibiliser au sujet(ateliers de prévention des conflits et du stress, ateliers de relaxation ou réduction pour un outil de méditation, séances de formation pour déceler un harcèlement moral, etc..)
  • En continu : Un suivi et une écoute attentive de chaque collaborateur afin de s’assurer que tout se passe bien. Cette démarche vise à détecter le plus tôt possible si un sentiment de détresse physique ou psychologique commence à se manifester. Cela peut d’ailleurs passer par ce que l’on appelle le test de Maslach (un test reconnu par les médecins et qui permet d’identifier si une personne souffre d’un burn out).
  • En cas de début de burn out : La démarche consiste non plus à agir en préventif mais en curatif. L’enjeu est alors de créer un dialogue afin d’identifier l’origine du problème (évolution de carrière, reconnaissance du travail, gestion du temps, cadre de travail, etc…) et les solutions à mettre en place.

Monitorer le bien-être de ses équipes

Pour être efficace, la notion de bien-être des équipes doit être intégrée dans la culture de l’entreprise. Elle doit se retranscrire dans chaque action, et être comprise de tous.

Chez Swile, c’est un sujet qui nous tient à cœur. Nous avons d’ailleurs mis en place un outil qui permet de monitorer l’engagement des collaborateurs et donc leur motivation vis-à-vis du travail. Ce baromètre repose sur 5 critères clés : appartenance, sens, estime, sécurité, développement.

Autrement dit ? Ce sont des points incontournables qui sont à la base de l’épanouissement de chaque personne en entreprise. Avec cet outil, vous pouvez ainsi prendre le pouls, savoir comment vont vos équipes, ouvrir le dialogue, mettre en place les actions nécessaires.

Une seule chose à retenir ? C’est une démarche où tout le monde est gagnant.


Écrit par:

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Swile est une worktech française qui propose une carte de paiement et une appli pour les avantages sociaux. L'entreprise a été fondée en 2017 par Loïc Soubeyrand et son siège social se trouve à Montpellier, en France.